Le tchat, la voix, la vidéophonie
Différents critères – techniques, commerciaux ou sociaux – peuvent permettre de classer les logiciels de communication. Cet article explique les types de liaison entre les deux appareils communiquant en détaillant les trois principaux systèmes. Je cite aussi les logiciels que j’utilise dans chaque cas.
1. Talkiewalkie
Tout comme ces ancêtres, deux appareils (PC, GSM, tablettes…) peuvent communiquer directement. Bien sûr, les signaux passent par un réseau de câblage et de serveurs; ce qui limite la comparaison avec les Talkiewalkies.
Dans ce cas, les PC ou smartphones doivent se reconnaitre eux-mêmes selon des procédures définies par le logiciel choisi.
Un désavantage de l’indépendance des appareils à tout système central est qu’aucun signal ne peut être transmis pour montrer qu’un appareil est connecté ou pas.
Par contre, les messages ne sont enregistrés dans aucun serveur intermédiaire, ce qui garantit la confidentialité.
Le projet Tox propose un protocole pour avoir des conversations de ce type. Il permet les appels vidéos et audios, ainsi que les chats en texte structurés et l’échange de fichiers.
Ce projet a son propre système de cryptage.
Disponible sur: GNU/Linux, BSD, Mac OS X, Windows, Android, Apple iOS
On en parle sur: wikipedia et sur Framalibre
Site officiel: Tox.chat
2. Réseau de serveurs
Un second principe est de créer un réseau de serveurs indépendants. Les utilisateurs s’inscrivent auprès d’un serveur. L’appareil du premier utilisateur communique avec son serveur qui transmet la conversation au second serveur, lequel enfin se relie à l’appareil du second utilisateur.
Ce principe permet à des petites associations d’investir dans un serveur et de le connecter au réseau. De cette façon, les utilisateurs sont proches du propriétaire du serveur; ce qui peut être un garant de la confidentialité des messages.
Comme il n’existe pas de serveur central, il n’est pas possible de réunir les données en une immense banque.
Parmi tous ces réseaux existants, j’utilise les deux suivants.
2.1 xmpp – jabber
Le protocole xmpp – appelé aussi jabber – date de 1998. Il permet l’échange de textes structurés, de conversations orales et de fichiers.
Ce protocole permet aussi le cryptage suivant les protocoles OMEMO, OTR ou OpenPGP.
Liste de serveurs:Liste
Personnellement, je suis inscrit chez
jabber.fr. Le plus simple pour s’inscrire est de le faire via un client (logiciel) sur son pc tel que psi ou via le logiciel de mails thunderbird.
Disponible sur: GNU/Linux, BSD, Mac OS X, Windows, Android, Apple iOS
Quelques logiciels
Sur Android: Conversations , Pix-Art
Sur GNU/Linux, BSD, Mac OS X, Windows: Gajim
Sur Apple iOS : chatsecure
2.2 diaspora
Sans être réellement un protocole de communication mais plutôt un réseau social, diaspora a sa place ici, car il fonctionne bien suivant le principe du réseau de serveurs.
Évidemment, le réseau comporte sa messagerie interne.
Mon serveur: Le serveur sur lequel je suis inscrit est diaspora-fr.org.
Logiciel sur Android : dandelion.
3. Serveur central
Tout le monde connait Skype, Messenger de Facebook et Whatsapp. Ces trois ont à la fois leur propre protocole, leur logiciel, leur base de données et leurs serveurs.
Dans le cas des deux premiers, après s’être inscrit, il faut chercher et trouver soi-même nos contacts. Mais Whatsapp, quant à lui, analyse notre carnet d’adresses et copie nos contacts dans sa base de données. Puis, il nous montre qui est contactable via ce logiciel.
En 2014, Facebook a acheté Whatsapp pour 19 milliards d’U$D (wikipedia – quora). Il a atteint cette valeur sans utiliser la publicité comme moyen de financement. La valeur vient donc de nos données : notre réseau d’amis et nos conversations.
Dans le monde libre, le logiciel Signal remplace ces 3 logiciels.
Pour l’inscription, cela fonctionne – comme Whatsapp – via un numéro de gsm.
Ensuite, Signal nous propose les personnes déjà inscrites et qui se trouvent dans notre carnet d’adresses.
Mais à l’inverse de Whatsapp, Signal ne pompe pas tout notre carnet d’adresses.
Parlons cryptage. Pour que les communications puissent être cryptées – et décryptées – il faut des clés de cryptage. Sans entrer dans les détails ici, retenons que…
- dans le cas de logiciels tels que Telegram ou Whatsapp, les clés de cryptage sont générées sur le serveur central et envoyées au GSM. Qui garantit que les clés ne sont pas stockées et que le serveur ne puisse pas décoder les messages ?
- mais que Signal génère les clés de cryptage du côté client, c’est-à-dire par l’application du GSM.
Signal permet les communications audio et vidéo, le chat et le partage de fichiers. Il permet de créer des groupes.
Un logiciel desktop, pour GNU/Linux (.deb), Mac OS et Windows permet d’utiliser le compte via le pc. Après l’installation, un code QR apparait à l’écran : il suffit de le scanner avec son gsm et les deux appareils sont alors sous le même compte.
Par contre – en corolaire – il n’est pas possible qu’un compte soit simultanément sur deux gsm.
Pour les distributions non basées sur Debian (j’utilise Mageia (rpm)), il existe une version Flatpak (flathub.org/apps/details/org.signal.Signal). Lire aussi wiki.mageia.org/en/Ways_to_install_programs.
On en parle sur: framalibre ou wikipedia
Site officiel: signal.org
Téléchargement (hors gogolplay) :signal.org/android/apk/